Le maraîchage industriel et l’empire Vinet : infos et sources

CE MODELE AGRICOLE QUI DETRUIT LE VIVANT

En 2017, Jean-François VINET a été condamné pour « tromperie sur la marchandise », après avoir vendu (en 2014) 800 000 concombres hollandais à des grossistes, en les faisant passer pour des français. Le label « Made in France » avait été apposé sur les légumes.

Sources : Les concombres français étaient hollandais, Ouest-France 08/04/2017

En 2021, Jean-François VINET a été condamné pour «destruction non autorisée d’une espèce animale protégée», après avoir arraché sans autorisation 430m de haies, en avril 2020, en pleine période de nidification. Elles étaient « un couloir de circulation et d’abris » pour les animaux, d’après la LPO. Lors de l’audience, le prévenu a également reconnu avoir complètement remblayé une zone humide.

Sources : Un maraîcher condamné pour avoir arraché des haies, à Machecoul-Saint-Même, en plein confinement, Courrier du pays de retz 23/06/2021

En 2019, un rapport de contrôle des rejets atmosphériques a mis en évidence des dépassements des valeurs limites d’émission applicables à la chaudière bois (utilisée pour chauffer 17 ha de serres) de l’EARL Charles VINET (lui-même co-gérant des 3 Moulins avec Jean-François VINET), pour les poussières, dioxines/furanes, plomb… Puis un inspecteur de l’environnement a constaté sur site la présence d’environ 6 000 m3 de bois déchets ne répondant pas à la définition du bois biomasse : présence de palettes peintes, de bois de démolition, de bois d’ameublement, de plastiques… Ainsi que la présence de combustibles issus du broyage de bois déchets, n’ayant pas vocation à être brûlés dans les deux chaudières du site.

Ces manquements ont poussé la préfecture de Loire-Atlantique à publier 2 arrêtés, notamment pour exiger l’évacuation sans délais des combustibles non autorisés vers une filière de traitement autorisée et pour obliger l’entreprise à surveiller l’impact de ses installations sur le milieu.

Sources : Une société visée par la préfecture à Machecoul-Saint-Même, Ouest France 01/10/2019, Arrêté de mesures d’urgences n°2019/ICPE/217, Arrêté de mise en demeure n°2019/ICPE/216

La préfecture de Vendée a autorisé la destruction des habitats de la grenouille verte et du triton palmé (2 ba-traciens pourtant protégés), en raison de « l’intérêt public majeur » qui s’attachait à la construction de serres à Commequiers. En juillet 2021, le tribunal administratif de Nantes a annulé l’arrêté qui avait autorisé les « serres géantes » à déroger à l’interdiction de destruction des espèces protégées. Il a notamment jugé que l’impact du projet en termes d’emploi est insuffisant pour justifier cette entorse à la règle. Dès le 7/09/21, le Ministère de la Transition Ecologique lui-même a sollicité l’annulation du jugement du tribunal administratif.

Sources : Vendée : Les nuages juridiques s’amoncellent au-dessus des « serres géantes » de Commequiers, Courrier Vendéen 25/06/2021, Appel TA Nantes n°1806536-1807098

ASSERVISSEMENT DES HOMMES POUR EXPLOITER LA TERRE

Pour la cueillette du muguet, la Loire-Atlantique est le seul dé-partement français à accorder un droit de travail aux étrangers (qui leur est refusé le reste de l’année), tandis que l’inspection du travail valide les contrats de travail en 48 heures seulement.

Sources : Du bonheur pour les migrants, le temps du muguet, Ouest France 18/04/2011, Travail des migrants : les méthodes musclées de “madame Catherine”, Mediacités 03/10/2019

Le maraichage peine à recruter (salaires au plus bas, contrats précaires, conditions de tra-vail difficiles). Alors, les maraichers se tournent vers de la main d’œuvre étrangère. Sous couvert « d’assurer ce que les autres ne veulent pas faire », elle est « plus souple et, for-cément, plus docile ». Ils n’ont souvent aucune idée de leurs droits. Et ils subissent une sorte de chantage au titre de séjour. « Ils savent qu’ils sont radiés s’il y a un problème », ils sont « archivés ». En clair : ils sont mis à l’écart du programme et n’auront pas de propo-sition de travail. (Propos : gérante d’association qui place les migrants.)

Sources : En Loire-Atlantique, des dizaines de réfugiées ukrainiennes participeront à la cueillette du muguet, Ouest France 29/03/2022, Emploi. 250 migrants vont cueillir le muguet dans un mois à Nantes, Ouest France 17/03/2019, Machecoul-Saint-Même. La CGT veille sur les saisonniers, Presse Océan 21/05/2021

Interdiction de parler, obligation de rester à genoux, parfois absence de toi-lettes, de point d’eau, cadences exigées par les chefs de secteur difficiles à suivre.

« Je me souviens de cette femme âgée venue améliorer sa petite retraite, un oreiller attaché autour du dos avec un tendeur, pour atténuer la douleur. »

Sources : Loire-Atlantique. Bas salaires, dur labeur : enquête sous les serres, Ouest France 16/11/2018

Comment s’enrichir un peu plus ? Les maraîchers ont trouvé un système doublement gagnant en créant des SCI pour y héberger la main d’œuvre étrangère. Ils aménagent des maisons en dortoir de 10 à 15 chambres. Les loyers sont déduits des salaires.

« Pour une maison de dix chambres, à 200 € de loyer, on arrive à 2 000 € de revenus mensuels » tout en « échappant à toutes taxes de séjour ».

Sources : Loire-Atlantique. Bas salaires, dur labeur : enquête sous les serres, Ouest France 16/11/2018