Nous souhaitons tout d’abord remercier les 700 personnes, la trentaine d’organisations et les élus qui ont rejoint notre Manif’action du 3 juillet. Nous avions choisi d’y organiser en toute transparence deux actions concrètes et symboliques montrant clairement le lien entre maraîchage industriel et carrières de sable.
Dans un climat « bon-enfant » (suivant la presse présente) et malgré une très forte et stupéfiante présence des forces de l’ordre, notre mobilisation a permis de dénoncer les multiples pressions exercées souvent de façon cachée sur tout un territoire : – L’accaparement de l’eau : nous avons symboliquement redonné son cours normal au Redour, détourné illégalement depuis des années pour l’irrigation de l’industrie légumière. C’est un exemple parmi tant d’autres de sa mainmise incontrôlée sur ce bien commun. – Le gaspillage des ressources : nous avons déversé devant la carrière GSM un échantillon de déchets issus de la surproduction quotidienne du maraîchage industriel. Il illustre l’alliance directe entre ces deux industries qui va mettre nos territoires à genoux si nous ne la bloquons pas.
Malheureusement, sur la base de rumeurs ou d’images sorties de leur contexte, on nous accuse d’être des extrémistes, des violents, des radicaux ou même maintenant des délinquants. Ces propos isolés nous détournent des vraies questions. Nous souhaitons montrer l’urgence de la situation, sortir enfin la tête du sable et mettre au grand jour la radicalité des transformations qui s’opèrent. Ces dernières modifieront irrémédiablement l’équilibre de notre territoire.
Regardons où est la véritable violence : destructions des sols et sous-sols, accaparement démesuré du foncier qui fait fuir un par un tous les paysans, épuisement de la ressource en eau et dégradation de sa qualité, gaspillage dramatique de la ressource en sable, destruction du paysage, de la biodiversité et du cadre de vie de nombreux habitants des hameaux environnants.
Par ailleurs, l’extraction du sable ici entraîne plus globalement des colossales émissions de gaz à effet de serre : d’une part par l’industrie du béton qu’elle sert et d’autre part par une destruction de nos prairies, formidables puits de carbone. Le tout récent rapport du GIEC Pays de la Loire tire très clairement l’alarme : « La sécheresse constitue l’une des conséquences les plus préoccupantes des changements climatiques pour la région ». Doit-on continuer à foncer dans le mur ? Est-ce cette violence d’un territoire demain dévasté que nous voulons laisser aux générations futures ? Nous ne nous y résignons pas.
Depuis le début nous informons, nous alertons, nous échangeons et nous faisons systématiquement des propositions pour avancer. Ces dernières années nous ont permis de multiplier les contacts avec de nombreuses personnes, organisations ou structures. Seules la municipalité de Saint-Colomban et Grand-Lieu Communauté ne répondent pas à nos demandes de rendez-vous ou à nos différents courriers. Est-ce vraiment le seul prétexte de « mauvaises fréquentations » qui en est à l’origine ? En tous cas, l’urgence de la situation ne nous permet pas d’entrer dans des polémiques…
Aussi, avec toutes celles et tous ceux qui le souhaitent, nous continuerons d’échanger sur les enjeux colossaux que soulèvent pour notre territoire les projets envisagés. Est-il encore possible aujourd’hui de les soutenir ? Nous continuerons d’informer, d’agir, de dénoncer, d’avancer, de proposer et de travailler à des alternatives. Nous en sommes persuadés : il est encore temps d’arrêter ces projets du passé !