Bibliographie

On aime

La librairie « Au phil des mots » Saint Philbert de Grand Lieu (44310) : https://www.auphildesmots.fr/

Récits-essais sur les territoires et les enjeux

PLOUC PRIDE – UN NOUVEAU RECIT POUR LES CAMPAGNES

VALERIE JOUSSEAUME

L’aube – 24 €

La campagne est vivante, comme lieu de vie et comme imaginaire. La pandémie de 2020 a encore accéléré ces tendances : vivre à la campagne serait « la » solution face aux crises sanitaires, écologiques, économiques ou sociales de nos vies citadines contemporaines. Pour aller au-delà d’un certain fantasme, Valérie Jousseaume réalise un état des lieux et remet la campagne en perspective. Elle interroge le rôle et les atouts des territoires dans la transition sociétale. Et, surtout, elle redonne aux ruraux une place d’acteurs dans ce changement de civilisation en cours.

Le livre déconstruit les cadres de pensée et les vocabulaires, pour sortir la « France périphérique » du ­cul-de-sac intellectuel où elle se trouve. L’ouvrage valorise la parti­cipation contemporaine de la ruralité à l’invention du nouveau monde par la convergence des mémoires, et ­propose un renouvellement de l’aménagement du terri­toire susceptible d’exprimer dans le concret des existences la transition culturelle en cours. Au cœur d’un monde où toute certitude a disparu, cet ouvrage s’appuie sur l’expérience rurale pour imaginer un futur désirable.

Sélectionné pour le prix du livre de géographie des lycéens et étudiants 2022

PEQUENAUDE

JULIETTE ROUSSEAU

Cambourakis – 16€

À l’examen il y a les mots : péquenaud, plouc, beauf, cul-terreux. Campagnard. Je remarque : même dans les insultes, je n’existe pas. Mais en les féminisant, je glisse une première pierre à l’édifice du retour. Péquenaude. Un vent chaud dans les troènes, une haleine de stabule. Il faut savoir de quelle rugosité on émerge, pour en sentir le goût en bouche.

Après le succès de La Vie têtue, Juliette Rousseau continue de creuser les liens entre corps et territoire. Depuis la campagne agro-industrielle où elle vit, elle interroge la ruralité, les questions de classe et de genre, l’industrialisation, la relation au vivant, l’enfance, les traditions, la transmission… Dans une langue puissante et bouleversante, elle explore ce que signifie habiter une terre abîmée.

ECOLOS MAIS PAS TROP…LES CLASSES SOCIALES FACE A L’ENJEU ENVIRONNEMENTAL

JEAN-BAPTISTE COMBY

Raison d’agir – 14 €

Si une large part de la population est convaincue de la nécessité d’une transition écologique, l’écologie peine encore à se définir comme une force politique et une cause sociale, tant elle reste dispersée entre des intérêts souvent antagoniques. Ce livre établit clairement les raisons de cette dispersion, pour défendre la possibilité d’un programme écologique progressiste, capable de se constituer autour d’un bloc populaire et majoritaire.
Deux pôles se disputent aujourd’hui la légitimité de l’écologie politique. Le premier se satisfait d’une modernisation des appareils productifs, en s’en remettant aux promesses de la finance verte ou de la géo-ingénierie ? faute de bouleverser l’ordre social, il n’accouche d’aucun changement à la mesure de la crise écologique. Le second promeut une vision exclusive et maximaliste du changement qui vise à transformer en profondeur les manières d’habiter la planète, mais qui oublie d’en interroger les conditions sociales de possibilité ; il suscite la perplexité faute de tracer une voie réaliste, effective et mobilisatrice. C’est bien parce qu’elle est frappée de cécité sociale que l’écologie politique, dans ses différentes composantes, se brise sur la puissante inertie des structures collectives. Avant même de débattre d’un avenir durable, il est alors nécessaire d’opérer un retour sur les conditions d’une adhésion massive à une écologie de la transformation. À rebours des conceptions individualistes et apolitiques du monde, le débat écologique doit tenir compte des mécanismes sociaux qui font que, malgré le désastre en cours, la logique capitaliste se perpétue.

Découvrir la conférence gesticulée

L’ECOLOGIE SANS LUTTE DES CLASSES, C’EST DU GASPILLAGE

JEAN-BAPTISTE COMBY ET ANTHONY POULIQUEN

https://www.youtube.com/watch?v=cpAY24KcGqw&t=5s

L’écologie sans lutte des classes, c’est du gaspillage

LE DROIT DU SOL – JOURNAL D’UN VERTIGE

ETIENNE DOVODEAU

Futuropolis – 25€

En juin 2019, Étienne Davodeau entreprend, à pied et sac au dos, un périple de 800 km, entre la grotte de Pech Merle et Bure. Des peintures rupestres, trésors de l’humanité encore protégés aux déchets nucléaires enfouis dans le sous-sol, malheur annoncé pour les espèces vivantes. Étienne Davodeau, sapiens parmi les sapiens, interroge notre rapport au sol. Marcheur-observateur, il lance l’alerte d’un vertige collectif imminent et invite à un voyage dans le temps et dans l’espace.
De quelle planète les générations futures hériteront-elles ? Qu’allons-nous laisser à celles et ceux qui naîtront après nous ? Comment les alerter de ce terrible et réel danger pour leur survie ? Il est de notre responsabilité collective d’avancer sur les questions énergétiques pour protéger la « peau du monde ».
Dans cette marche à travers la France, il est parfois accompagné d’amis, de sa compagne, mais aussi de spécialistes, qu’il convoque sur ces sentiers pour qu’ils nous racontent l’histoire unique du sol de notre planète, ou encore celle du nucléaire et de ses déchets, dangereux pendant plusieurs centaines de milliers d’années.
À la marge du témoignage et du journalisme augmenté, le Droit du sol marque le grand retour d’Étienne Davodeau à la bande dessinée de reportage.

Sur le béton

BETON – ENQUETE EN SABLES MOUVANTS

BENGANA/BAECHTOLD

Presses de la cité – 24 €

Bande dessinée

« La paille, la terre… c’est pour les pauvres. Le béton, ça, c’est mo­derne ! » Voilà ce qu’on a répondu à Alia, architecte missionnée dans une oasis du Sahara pour y construire une maison d’hôte. En d’autres lieux, la phrase aurait fait sourire cette adepte du béton armé. Mais en voyant les cohortes de camions acheminer sur plus de 1 200 kilomètres le sable nécessaire à la fabrication du béton, elle s’interroge… Avec Claude Baechtold, son mari, Alia Bengana s’enfonce dans la nébuleuse du béton et son univers impi­toyable. De portes qui claquent en langue de bois, leur investigation hors norme les conduit à la rencontre des plus grands spécialistes, des professionnels du BTP ou encore des plus avertis des activistes : le « tout béton » est-il une fatalité ?

Née à Alger, Alia Bengana, enseignante en France et en Suisse, s’engage activement pour la réintégration des matériaux naturels et des approches respectueuses de l’environnement dans la pratique architecturale contemporaine. Né à Lausanne, Claude Baechtold est graphiste et photographe. Après avoir été journa­liste, il est désormais réalisateur.

ACCUMULER DU BETON,

TRACER DES ROUTES – UNE HISTOIRE ENVIRONNEMENTALE DES GRANDES INRASTRUCTURES

NELO MAGALHAES

La fabrique – 18 €

Voici l’histoire longue de la construction des infrastructures de transport en France. Après 1945, le choix politique d’intensifier le trafic routier se traduit par la mise en chantier de milliers de kilomètres de routes et d’autoroutes. Ce programme a accompagné une extension sans précédent du bâti et le remembrement des terres agricoles : il a profondément affecté les paysages. Nelo Magalhães révèle l’envers du décor et les consé­quences environnementales de cette « grande accélération ». Cette révolution s’appuie sur le déplacement de milliards de mètres cubes de terre, de sable et de pierre pour les travaux de terrassement. L’enquête met ainsi au centre de l’analyse « l’extractivisme ordinaire » des carrières françaises, et une matière clé du capitalocène : le granulat. Alors que les conflits et controverses autour des projets de construction se multi­plient, dévoilant les manoeuvres de la puissante industrie cimentière, ce livre identifie quelques verrous qui rendent le bâti si pesant. Un préalable pour penser des perspectives plus légères.

OPERATION BYE BYE BETON

DAMBLE/ROCA BALBOA

La ville brûle – 15 €

Livre jeunesse

La place de la nature en ville et le regard que nous portons sur elle sont abor­dés avec humour dans ce premier album jeunesse d’Ophélie Damblé, jardinière urbaine, illustré par la talentueuse illustratrice et tatoueuse Roca Balboa, qui prête à cette aventure urbaine son univers pop et coloré, fourmillant de 1000 détails cocasses ou adorables.

REDIRECTION URBAINE – SUR LES CHANTIERS DE L’ADAPTATION DE NOS TERRITOIRES

GRISOT SYLVAIN

Apogée – 20 €

Les crises s’enchaînent et nous ne savons plus comment faire la ville. Or nous n’avons plus le temps de rêver à la «ville du futur», il nous faut donner un futur à nos villes en engageant dès aujourd’hui les chantiers de leur adaptation. Comment avancer ? En s’inspirant des femmes et des hommes qui explorent des voies de traverse pour faire la ville dans le bon sens.

Ce livre est le récit d’un voyage à leur rencontre, à Paris, Montréal, Bruxelles, New York, Amsterdam, Rennes, Grenoble, Bordeaux, Lyon, Dreux, Poitiers et ailleurs. A partir de visites et de témoignages concrets, autour d’actions bien réelles ici et maintenant, il analyse les enjeux et perspectives de six grands chantiers : la canopée, le temps, le bâti, l’espace urbain, le foncier et le territoire.

Celles et ceux qui font la ville au quotidien y trouveront des pistes pour mener la redirection de leur organi­sation et de leur territoire, et constateront qu’elle est aussi joyeuse que nécessaire.

REPARONS LA VILLE !

LECONTE/GRISOT

Apogée – 10 €

Nos villes sont les grandes oubliées du débat politique. Elles fondent pourtant nos relations humaines. Au moment où nous entamons une décennie décisive pour l’avenir de l’homme sur la Terre, nous ne pouvons plus attendre : il faut pro­poser une vision courageuse de la ville, à la hauteur des enjeux du siècle. Une vision qui tienne compte de ses habitants comme du ménagement de la planète.

Mais alors qu’il y a urgence à adapter la ville, nous privilégions encore l’étale­ment urbain et la construction neuve. Dans ce livre, les auteurs sont optimistes : puisque l’essentiel de la ville de 2050 est déjà là, il est temps d’en assumer l’hé­ritage et d’engager sa transformation. Comment faire ? En réparant la ville pour la rendre adaptable à nos envies et nos besoins.

Concernant Sylvain Grisot : il est possible de revoir son intervention à l’Etnick –Geneston  via le lien suivant.

LE BETON, HISTOIRE D’UN MATERIAU

SIMONNET CYRILLE

Parenthèses – 38 €

Le béton armé fut-il découvert ou inventé ? Que savait-on de cette technique avant qu’elle ne prenne le nom de matériau ? Et que représentait pour les constructeurs ou les architectes cette espèce de boue épaisse, informe, seu­lement bonne à solidifier la masse des murailles ou des fondations ? Le béton aujourd’hui concentre beaucoup de haine (pour l’homme de la rue), mais aussi beaucoup d’amour (chez les architectes). Ce divorce affectif ne doit pas mas­quer le processus complexe qui a fait de la « pâte de pierre »le matériau le plus utilisé dans le monde, à la fois économique, flexible et passablement laid.

Cyrille Simonet est architecte et historien. Professeur à l’université de Genève, ancien directeur de l’Institut d’architecture (université de Genève), il dirige la revue Faces. Ses recherches portent sur les probléma­tiques sanitaires et environnementales.

PERSONNE MORALE

JUSTINE AUGIER

Actes Sud – 22 €

Ce livre raconte la patiente construction de la plainte contre le cimentier Lafarge pour financement d’organisations terroristes, mise en danger d’autrui et complicité de crimes contre l’humanité en Syrie. Justine Augier y documente et accompagne le travail d’une poignée de jeunes femmes – avocates, juristes, parfois simples sta­giaires – qui consacrent leur intelligence à rendre tangible la notion de responsabili­té. Un récit minutieux et palpitant qui laisse le lecteur sidéré.

ORCHIDEES CONTRE BETON ARME

LE COLLECTIF DES ORCHIDEES

En bas – 25 €

Dans ce livre, vous retrouverez l’histoire de la ZAD de la Colline, une occupation qui a eu lieu en Suisse (Canton de Vaud) pendant près de six mois, pour empêcher et protester contre l’extension d’une carrière de béton

SOLS VIVANTS – MIEUX PRENDRE EN COMPTE LES SOLS DANS L’AMENAGEMENT

BASILE/SIROT/BUTLEN

Parenthèses – 22 €

Le sol est un extraordinaire réservoir de biodiversité. Support dynamique, il se transforme sous l’action de l’homme, des écosystèmes, du climat et constitue un allié incontournable pour la préservation des territoires habitables. Pourtant les sols vivants sont encore insuffisamment considérés dans les projets urbainsdans les politiques publiques d’aménagement ou dans les modèles économiques.

Tirant parti des retours d’expérience de cinq sites lauréats de « l’Atelier des territoires », piloté par le minis­tère en charge de l’urbanisme, cet ouvrage rend compte des propositions de territoires pionniers : mutuali­ser et régénérer les terres excavées en Indre-et-Loire ; conforter les structures bocagères dans le Calvados ; repenser les modèles de portage foncier en Seine-et-Marne, etc.

LA VILLE STATIONNAIRE –

COMMENT METTRE FIN A L’ETALEMENT URBAIN ?

BIHOUIX/JEANTET

Actes Sud/Babel – 10,20 €

A quoi devront ressembler les villes de demain pour contribuer à un avenir plus sou­tenable ? L’étalement urbain dévore les sols naturels, tandis que se révèlent, face au climat, les vulnérabilités d’une concentration humaine trop grande. C’est donc tout notre rapport aux territoires qu’il est urgent de repenser, en favorisant la redistribution des services et des emplois, en œuvrant à une attractivité nouvelle des villes moyennes, des bourgs, des villages et des campagnes. Plus tôt nous protégerons nos terres agricoles, naturelles et forestières de l’artificialisation, plus grande sera notre capacité de résilience. Désormais les métropoles ne doivent plus attirer et grandir, mais essaimer.

Sur la filière du sable

SUR LA PISTE MINERALE – ENQUETE SUR LA FILIERE DU SABLE EN ASIE DU SUD-EST

DOLORES BERTRAIS

MétissPresses vuesDensembleEsssais – 20€

Sur la piste minérale nous plonge dans une enquête captivante sur la production de l’espace urbain en Asie du Sud-Est, en retraçant la filière du sable au Cambodge. À l’aide d’une ethnographie dessinée, Dolorès Bertrais nous livre une réflexion originale sur la matérialité des villes au travers de la vie d’un grain de sable. Cette enquête révèle les mécanismes cachés de l’extraction du sable et les jeux de pouvoir qui sous-tendent les transformations urbaines. Au-delà de sa mobilisation dans le secteur de la construction, le sable dévoile, de manière symbolique, un entrelacs de relations reliant humains et non-humains dans une toile complexe. Cet ouvrage s’appuie sur des théories croisées, du néomarxisme au néomatérialisme en passant par l’écologie politique, pour éclairer comment l’extractivisme capitaliste façonne les villes et exacerbe les inégalités socioenvironnementales. Mais cette enquête ne se limite pas à l’analyse : elle explore également les résistances qui émergent face à ces processus, invitant à repenser les alternatives possibles à cette urbanisation rapide et dévastatrice. L’auteure nous invite ici à reconsidérer les liens entre urbanisation, extractivisme et justice socio-environnementale, à l’aune du dérèglement climatique.

Partager :
Retour en haut