Nous partageons cette contribution qui a été transmise dans le cadre de l’Enquête Publique concernant la demande d’extension de la carrière Heildelberg (ex GSM). Contribution censurée mais nous trouvons qu’elle a sa place dans le débat…
Monsieur le Commissaire enquêteur, Monsieur le Commissaire suppléant,
Messieurs, puisque nous sommes entre hommes, l’extractivisme est quelque chose qui nous concerne. Ah ! ces magnifiques souvenirs de jeunes garçons où nous charriions du sable à la plage, nous faisions déjà des petites carrières, donnions quelques coups de pelle sur les petits crabes et construisions des châteaux de sable que nous prenions plaisir à détruire avant que la mer ne le fasse !
Ce n’était pas en vain, car pour certains d’entre nous, nous avons pu continuer dans la filière. Sur 10 personnes qui composent le comité de direction opérationnel de Heidelberg Materials France Granulats, 9 sont des hommes1. Donc pas de souci à se faire, nous avons encore le pouvoir. Quant à la commission CDNPS, parmi les 12 membres titulaires, 10 sont des hommes et parmi les suppléants 9 sont des hommes2. Pas de panique, le vote est acquis, d’autant plus que Monsieur le Maire pourra voter. Quant à la décision de Monsieur le préfet, nul doute qu’il sera solidaire de vos avis messieurs. La position masculine pourrait s’illustrer par une marche au pas cadencé sur l’asphalte. Il sentait bon le sable chaud, mon légionnaire.
L’extractivisme, ce n’est pas uniquement l’accaparement des matières, mais aussi celui des territoires et des corps. A lire l’actualité, la prédation, c’est un truc à nous les hommes. Tenons la barre ! Cap sur la jouissance ! Continuons à faire des tas ! Capitalisons !
Permettez-moi cet égarement, me revient une chanson de Renaud : « Palestiniens et arméniens, Témoignent du fond de leurs tombeaux, Qu’un génocide c’est masculin…Dans cette minable humanité. Les assassins sont tous des frères ». N’y aurait-il pas une rime à ajouter : « Tout rapport réduit à l’extractivité. Ils s’assurent une carrière » ?
En conclusion, n’y a t-il pas à remettre en cause cette demande d’extension par manque de parité dans les instances de décision ? Ou bien encore, l’extension ne devrait-elle pas, avant tout, concerné la présence des femmes dans ces instances ?
Jean-Luc