Monsieur le Commissaire Enquêteur,
A de nombreuses reprises, GSM dans son dossier d’autorisation environnementale (exemple : description du projet page 29) ou la commune de St-Colomban dans son dossier de déclaration de projet valant mise en compatibilité de son PLU (exemple notice de présentation page 7), insistent pour présenter l’activité de la carrière comme « alimentant le marché local », laissant supposer que les granulats commercialisés le sont principalement pour les entreprises du BTP locales.
Pourtant, notre lecture des dossiers montre que cela n’est pas le cas : le schéma joint fait ressortir à partir de différents points du dossier que seulement 12% de la production de GSM approvisionne les entreprises du BTP du Pays de Retz. En ramenant proportionnellement à la population cela représenterait une production de l’ordre de 3% pour celles de Grand-Lieu communauté.
Pourriez-vous nous confirmer ces chiffres ?
En tous les cas, il semble clair que la destination principale des granulats GSM pour le Pays de Retz ne soit pas pour la construction de logements mais bien pour le maraichage industriel (dont la production ne sert que très peu les habitants du territoire).
Plus simplement le dossier d’études d’impact indique très clairement en page 234 que « la sablière de Saint-Colomban alimente les zones de Nantes, de Challans et, dans une moindre mesure, de La Roche-sur-Yon »…Aucune mention des entreprises du Pays de Retz.
Pourtant, dans le cadre de la dérogation aux espaces agricoles pérennes, les carriers (à l’époque GSM et Lafarge) indiquaient pour justifier d’un intérêt « à minima intercommunal du projet » que « le maintien d’une capacité de production de granulats sur Saint-Colomban est dans l’intérêt du territoire au vu de ses perspectives de développement. », suivant le rapport établi par la commune pour le comité syndical (page 7). Alors y aurait-il d’autres données dans le dossier mis à enquête publique qui permettraient aujourd’hui de confirmer ce point ?
Dans tous les cas, comme nous le rappelons régulièrement : le sable n’est pas un matériau renouvelable. L’intérêt du territoire est donc dès maintenant d’aider ses entreprises à anticiper les chocs successifs que leurs professions auront à aborder dans les années à venir : ne plus gaspiller le sable dans des usages où il n’est plus aujourd’hui strictement indispensable en est un particulièrement fort.
Sur ce sujet, à la question posée par le Département (CR examen conjoint, page 2) « Est-ce que les sables utilisés par les maraichers pourraient faire l’objet d’un recyclage par les carriers ? », la réponse GSM : « Des tests ont été réalisé il y a quelques années mais pour l’instant la qualité de ces sables au regard des besoins liés au BTP ainsi que la réalité économique de l’opération ne permettent pas de le faire aujourd’hui. » est particulièrement peu claire ni très volontaire ! Aussi, il est nécessaire que GSM communique les compte-tendus des essais réalisés, les éléments justifiant de cette réalité économique et en conséquence les causes réelles de l’abandon de ces travaux.
Parce-que la préservation de la ressource n’a donc jamais été depuis 25 ans la priorité de GSM, nous sommes opposés à ce que le gaspillage du sable se poursuive encore pendant 15 années (au moins !) et nous restons opposés au projet présenté.